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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 23:16

Des personnages en marche...

 

 

H. Mingarelli www.vanessa-curton.fr.jpg La lettre de Buenos Aires

Buchet / Chastel _ 2010

 

D’une sourie mélancolique qui passe avec l’inspiration au collectionneur de plumes en passant par les confessions entre marins consignés sur leur bateau à Port-aux-Princes ou le récit de deux frères qui traversent la nuit sur une barque, et la beauté des choses happée par la relation père-fils lors d’un campement en forêt ou d’un retour d’Argentine...

 

Dans ce recueil de neuf nouvelles, on a plaisir à replonger dans les ambiances et le style d’Hubert Mingarelli qui explore, ici, la subtilité des liens à travers des personnages en marche, souvent rudes et solitaires et dont on découvre toute la sensibilité et le profonde humanité. 

 

Extrait de la nouvelle "La Lettre de Buenos Aires" : 

 

"(...) debout seul sur le pont, il tremblait, en proie à un profond soulagement et à un contentement qui montait et s'amplifiait, tandis que le mouvement en dessous de lui commençait à diminuer. Alors la houle cessa. Il ferma les yeux. Seul son esprit voguait, et il eut soudain un sourire, le sourire timide et mystérieux d'un homme qui en a vu, qui a vécu et qui a souffert, mais qui a fini d'avoir mal."


 


H. Mingarelli www.vanessa-curton.fr. Un livre en entrainant un autre ; 



retour sur Une rivière verte et silencieuse  (Seuil _ 1999) où Primo, un jeune garçon s’est tracé un chemin à travers les herbes hautes, «une sorte de tunnel à ciel ouvert». Primo vit très modestement avec son père et s’émerveille dans (et de) la simplicité. L’écriture est d’une grande générosité et suggère une certaine quête de rédemption. 

 

 

 

Extrait d’un dialogue entre Primo et son père (qui pêchait des truites à la main) : 


« - Tu te rappelles qu’un soir on parlait de la rivière ? 

 - Oui, c’est le soir où je t’ai dit que j’aimais pas marcher, mais que j’aimais bien attraper des truites à la main.

- C’est ça. Alors, ça m’a donné l’idée d’acheter un bras de rivière. Mais toujours en imagination. Avec l’argent du tunnel que j’aurais revendu.

- Tu as de la suite dans les idées. 

- Oui, je crois. 

- Et tu t’es imaginé que tu attrapais des truites à la main? 

- Non, j’ai pas fait ça. J’ai imaginé que je les regardais depuis un pont que j’avais fait construire. 

- Oui, c’est bien aussi de les regarder, m’approuva-t-il. 

Il garda un instant le silence, et dit : 

 - Et c’est curieux, tu vois, parce que depuis qu’on a eu cette discussion à propos de la rivière, j’y ai repensé moi aussi à cette rivière pendant que je tondais les pelouses, cette semaine. 

- Et tu t’es imaginé des choses, aussi ? 

- Non, j’y ai repensé, c’est tout. 

- Et c’est facile à faire pendant qu’on tond une pelouse ? 

- Qu’est-ce que tu veux dire ? 

- Est-ce qu’on peut couper de l’herbe et en même temps repenser à des choses ? 

- C’est très facile. 

- Tu crois que j’y arriverais ? 

- Je crois. Tout le monde peut y arriver. Mais faudrait d’abord que tu apprennes à tondre une pelouse.»

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