" La voix hèle de la main au talon, toucher, être touchée te submergent. Aux paupières que l'amour assiège, la vue fond.
Tes yeux, déliés, donnent de l'air à ton regard, tu sors de l'obscur par l'aveugle."
Extrait page 22
"Là où fore le désire, l'âme gémit et ramène le corps au secret : Dieu et le Verbe, un même danger.
Tu t'écorches au monde, au sexe, aux mots et redeviens l'étrangère. Quand le corps saigne, l'âme s'enferre, plaie après plaie il faut grandir en se heurtant contre l'inachevé amour.
Ta mémoire pourtant connaît la montagne et la brèche : à l'orée du ventre, au profond de la gorge tu es née femme, blessée avant que d'être née."
Extrait page 45
Corps subtil de Sylvie Fabre G, L'Escampette éditions, 2009